Mon arrivee a amman

Ariane Fontaine

Voilà déjà plusieurs mois que j’habite à Amman, en Jordanie, en tant que volontaire en finances pour l’ONG Alianza por la Solidaridad. J’ai débuté mon contrat mi-mai, en plein ramadan, durant un pic de chaleur printanier. Fraichement débarquée de ma Normandie natale, j’ai dû m’habituer très rapidement au climat et à l’interdiction de boire et manger dans la rue pendant cette période religieuse. Je dois admettre que le choc culturel a été assez intense au début : j’ai dû revoir en partie ma manière de m’habiller, réfléchir à la manière adéquate de me comporter dans l’espace public, en bref analyser mon rapport au monde et remettre en question des habitudes qui me semblaient acquises et auxquelles je n’avais jamais prêté attention.
Pendant le Ramadan, la vie est complètement suspendue en journée : tous les magasins sont fermés, les gens sortent peu et il est difficile de trouver un endroit où faire ses courses. Au bureau, c’est pareil, il est difficile d’obtenir des rendez-vous et le travail se fait au ralenti. Amman ressemble alors à une ville fantôme dans laquelle les seuls habitants semblent être les chats des rues qui surgissent au détour des poubelles.
Mais le soir, c’est tout l’inverse : tout le monde se retrouve pour l’iftar, au moment de rompre le jeune, les rues sont pleines de vie et les avenues remplies de voitures. Beaucoup de familles sortent et dînent en ville, et il est souvent compliqué de trouver une table au restaurant si on arrive après le coucher du soleil car toutes les tables sont prises d’assaut. On voit souvent des gens faire du shopping en pleine nuit et faire des activités communément effectuées en journée. Il est alors normal pour les Jordaniens de se retrouver très tard le soir, même en semaine, car ils passent une bonne partie de la nuit à manger et à sortir.

le kenafeh, fabriqué en direct pendant le dîner

Durant ce moment, j’ai découvert la générosité jordanienne : bien que nouvelle dans la ville, j’ai été très vite invitée à partager le dîner de connaissances, qui n’ont pas hésité à me proposer de venir rencontrer leur famille chez eux et découvrir les mets locaux. J’ai vraiment été fascinée par cette générosité et cette amabilité, et j’ai pu très vite gouter aux spécialités jordaniennes. Ma plus grande découverte culinaire lors de ces dîners a été le kenafeh, dessert typique originaire de Palestine, composé de cheveux d’ange, de fromage, de beurre et de pistaches. Pas très léger, mais c’est un délice !
Depuis je suis devenue une fan assidue et j’en fais l’éloge auprès de tous mes amis qui viennent me rendre visite.

Finalement je suis heureuse d’être arrivée en Jordanie durant le ramadan, car malgré les contraintes imposées à toute la société (et non seulement aux musulmans) durant un mois, j’ai découvert un moment de convivialité très fort et de générosité. Cela m’a permis de partager un moment important avec des familles jordaniennes ; j’ai ainsi pu me plonger dans la culture jordanienne et je me sentie accueillie rapidement.

 

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